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Le déclin du moineau en Europe
--> Chronique n° 131 (actualité)

Le moineau domestique (Passer domesticus) peut être considéré comme un indicateur de la qualité de l’environnement. Il s’avère que cette espèce, appartenant au vaste ordre des passereaux (ou passériformes), voit ses effectifs décroître de manière plus ou moins inquiétante selon les pays.

 

En France, la diminution de la population de moineaux est d’environ 16%, entre 1989 et 2001. En Grande-Bretagne, la situation est beaucoup plus alarmante, l’espèce subissant une chute de 62% de ses effectifs entre 1970 et 1999. A Hambourg (au nord de l’Allemagne), on note une baisse de 50% en 30 ans. A Prague (République tchèque), la chute est de 60% en 20 ans.

 

Les raisons de cette évolution ne sont pas bien définies. On évoque la baisse des sites de nidification à cause de la construction d’immeubles modernes ou encore une diminution du nombre d’insectes qui serait liée aux antidétonants ajoutés à l’essence sans plomb…

 

Cet oiseau commun en déclin est un signal supplémentaire d’alerte pour ceux qui en chercheraient encore…

 

(d’après la dépêche de l’Agence France Presse [AFP] : Le moineau, un oiseau encore commun mais en déclin – 5 novembre 2004)

Ecrit par PierreSansLeLoup, le Mardi 9 Novembre 2004, 14:21 dans la rubrique "Actu".

Commentaires :

Jean Luc Autret
21-01-05 à 15:17

Déclin du moineau domestique

Depuis déjà plus de 10 ans je remarque qu'il y a de moins en moins de moineaux et je m'en demande la raison car cet oiseau est on ne peu plus adaptable.
On a évoqué tour à tour la disparition des chevaux dans les campagnes et pourtant de nos jours on en vois de plus en plus avec le développement du cheval loisir.
La réduction des sites de nichage, sont ils vraiment si réduits?
L'utilisation de produits, et pourtant d'autres espèces de petits oiseaux ne sont pas en vois de raréfaction.
Je ne sais pas mais je vois les effecifs d'autres espèces communes régresser comme ceux de tourterelles turques.
Parcontre les ramiers,les freux,les pies et autres col-verts semblent se développer.
Je voix infiniment plus de pinsons que de moineaux.
Quelle en est la raison?
Une maladie?
Je ne sais.
Jean Luc

 
PierreSansLeLoup
PierreSansLeLoup
22-01-05 à 22:21

Re: Déclin du moineau domestique

Le n°77 (octobre/décembre 2004) de L’Oiseau magazine (« revue nature de la Ligue pour la Protection des Oiseaux » –LPO) évoque aussi, pour l’ensemble de l’Europe, une augmentation de la prédation par les chats, les maladies, les effets des polluants chimiques et précise, qu’en France, le CNRS privilégie, pour l’instant, les épizooties (= épidémies concernant les animaux).
Le n°1 (janvier-février 2005) d’
Horizons Nature (« Le magazine des passionnés de Nature ») parle également de la densité du trafic routier (les moineaux domestiques supportent mal le dioxyde de carbone) et de l’utilisation massive du super sans plomb (tout aussi mal supporté, contenant plus d’alcool, d’éther et de benzène). Cette même revue fait remarquer que la diminution du nombre d’insectes est due à certains produits dont les MTBE, utilisés dans les années 1990 dans l’essence sans plomb (antidétonants).


 
alain-Claude Galtié
07-06-06 à 17:44

Re: Re: Déclin du moineau domestique

le 6 juin 2006

 

Centre Ornithologique d’Ile de France

 

 

 

Bonjour,

 

 

Depuis très longtemps sensible aux difficultés croissantes vécues aujourd'hui par les oiseaux, je m'efforce de soutenir leurs populations tant à la campagne qu'à Paris. Dans la ville, j'ai, avec des voisins et de façon non concertée, contribué à repeupler le quartier en oiseaux depuis deux ans (principalement des moineaux, mais aussi des merles et quelques autres). Le changement est spectaculaire depuis qu'ils trouvent à manger, à boire, à se baigner et à se reposer dans la verdure en plusieurs endroits protégés de la circulation. 

 

Malheureusement, je viens de constater que cette embellie est compromise par l'arrivée de prédateurs totalement incongrus en ville: des faucons crécerelle, là où ils ne peuvent que nuire, là on ne peut que les considérer comme des pestes. En effet, nous ne protégeons pas les oiseaux pour les voir mettre à mort! 

 

Donc, je m'apprêtais à contacter une association d’ornithologie pour discuter de ce nouveau problème quand, au hasard d'un détour par Internet pour jeter un oeil aux infos sur ce faucon, j'ai découvert que votre groupe se félicite de la multiplication des sites de nidification des petits faucons, voire de plus gros, cela à Paris. J'ai même découvert que des nichoirs spéciaux avaient été installés !

 

Et je vois par ailleurs que vous êtes aussi de ceux qui se préoccupent de la raréfaction des moineaux... Alors, là, il y a un gros gros problème! Un problème écologique élémentaire, même. Les passereaux qui ont déjà beaucoup de mal à nicher, à se nourrir et à échapper aux automobiles (lourd tribut), aux pollutions, aux corneilles et aux pies, n'avaient pas besoin qu'on introduise /ou qu’on encourage l’arrivée de bourreaux surdoués dans leur espace déjà considérablement appauvri. C'est une aberration. 

 

Est-il besoin de souligner que la ville est très différente du biotope des petits faucons? Il leur y est plutôt difficile d'y capturer les petits rongeurs, comme ils le font à la campagne. Ceux-ci restent tapis dans les maisons et les caves, bien à l'abri. Quant aux gros insectes et aux batraciens... Aussi, vous ne pouvez ignorer au détriment de quelle population ils prospèrent en ville. Faute de rongeurs et d'insectes, les faucons déracinés chassent les passereaux, à peu près exclusivement; et tout particulièrement les moineaux qu'il leur est très aisé de capturer - beaucoup trop facile entre les murailles nues des immeubles. Les feuillages où ils pourraient se dissimuler y étant plutôt rares!

 

Samedi dernier, alors que je n'étais présent chez moi qu'une fraction de la journée et n'ai pas vraiment passé ma vie devant la fenêtre, j'ai été témoin de la capture d'un jeune moineau par un crécerelle, à 2 mètres, sans que mon intervention dissuade le faucon de poursuivre son attaque. Ce printemps, j'avais déjà entr'aperçu cet oiseau dans le ciel du quartier et avais espéré qu'il ne faisait que passer. Cette fois, j'ai craint qu'il n'y ait pris ses habitudes et suis devenu plus attentif. Et, en effet, j'ai vu un deuxième moineau – un adulte – se faire prendre, seulement deux à trois heures plus tard. Le lendemain, dimanche, seulement en l'espace de trois heures passées à travailler près des fenêtres ouvertes, ce sont deux autres moineaux que j'ai vu exécuter.

 

Des faucons se sont donc installés dans le quartier pour profiter de l'aubaine représentée par cette population de moineaux que des hommes ont aidé à se réinstaller. Nous en sommes à regretter ce que nous avons fait puisque ces malheureux oiseaux sont maintenant réduits à l'état de stock de nourriture pour ces nouveaux prédateurs.

 

Quatre moineaux en deux jours, cela dans un petit passage, un espace de seulement 3000 m2.! Avec toutes les prises que j'ai manquées, combien cela fait-il en réalité ? Quelle moyenne pour toute la ville? Merci de faire l’estimation en fonction de vos données sur la surpopulation de faucons qui, elle, n’a pas de prédateurs capable de la modérer.

 

J'avais déjà vu l'un de ces petits faucons à l'oeuvre dans le quinzième arrondissement où j'habitais auparavant. Là encore, la victime était l'un des rares moineaux du coin. Plusieurs années plus tard, le phénomène s'est manifestement aggravé. Au rythme effréné du massacre, il n’y a rien de surprenant à ce que les moineaux soient en fort déclin. La population de notre quartier n'excédait pas quarante oiseaux au début des naissances. Et les moineaux ne sont pas les seuls à être menacés... Un couple de pouillots a passé l'été chez nous pendant deux ans. Il est revenu au début du printemps mais a disparu. Bouffé sans doute. De même ces mésanges charbonnières que je ne vois plus. Les martinets également beaucoup moins nombreux et moins présents dans l'espace proche. Vraiment, il est stupéfiant que vous n’évoquiez pas les faucons comme cause de la « mystérieuse » raréfaction des moineaux en ville et que vous fassiez des déclarations sur le « grand intérêt que présentent les faucons crécerelle » dans la ville.

 

N’y a-t-il aucune prise de conscience qu'une très grosse bêtise a été commise et qu'il ne serait pas bête de commencer à réparer, et vite?

 

Chez nous, si rien n'est fait pour stopper la dégradation, il ne restera plus que les pigeons à la fin de l'été. Comme auparavant.

 

Lundi, alerté par une alarme générale chez les oiseaux, j'ai revu un crécerelle mais, bien heureusement, il était pris en chasse par les martinets – ce que ne savent pas faire nos moineaux urbains manifestement tétanisés par l'irruption des intrus. 

 

Mardi. Occupé à jardiner depuis moins d'une demi-heure, j'assiste à une nouvelle capture. Cinq moineaux en quelques heures de présence à proximité des fenêtres, cela sur quatre jours, c'est énorme! La fréquence des prises semble indiquer qu'il y a des petits à nourrir. Ce qui est encore plus inquiétant. A ce rythme, nous pourrons très bientôt faire le deuil de notre population reconstituée de moineaux, de merles et autres.

 

Il y a grande urgence à prendre des mesures pour sauver les passereaux, telles que la suppression des nichoirs pour ces prédateurs délocalisés et, justement, une énergique opération de relocalisation dans les campagnes où ils pourront à loisir boulotter les campagnoles et les insectes en surnombre. 

 

 

Salutations d’un écologiste 

 

 


 
Alain-Claude Galtié
25-06-06 à 13:18

Re: Re: Re: Déclin du moineau domestique



Voici la réponse faite par le CORIF:  

 

 

 Montreuil, le 16 juin 2006

 

 

 

 

Cher Monsieur,

 

Nous vous remercions de votre lettre et du soin que vous prenez pour protéger les oiseaux et favoriser leur maintien à Paris. Vous appelez notre attention sur un point qui nécessite sans doute quelques explications.

 

On ne peut pas, en effet, protéger une espèce sans protéger toutes les autres et le milieu qui les abrite. Une espèce-proie fait vivre un prédateur qui en limite le nombre mais en maintien le bon état sanitaire. La prédation est un phénomène indispensable à la bonne santé des « populations-proies » [il n’est qu’à voir les ravages de l’absence de prédation sur le pigeon de ville, autrefois biset…], et un prédateur naturel n’a jamais conduit à la disparition de ses proies. Les campagnes d’éradication des prédateurs, liées à l’ignorance des mécanismes élémentaires de la biologie des populations, ont toujours, elles, été suivies de catastrophes pour les espèces qu’on prétendait protéger !

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces sujets, nous nous permettons de vous conseiller la lecture des ouvrages suivants :

BARBAULT R., Ecologie des peuplements : structure, dynamique, Evolution ,  288 p.,

Masson, 1992.

BARBAULT R., Ecologie générale, structure et fonctionnement de la biosphère, Masson, 1995.

 

Pour ce qui est des populations de moineau à Paris, rien ne prouve qu’elles soient spécialement en déclin. Le Corif et la LPO ont lancé une opération sur 5 ans pour en mesurer l’évolution et aucun résultat fiable n’est à ce jour disponible avant la fin de l’enquête. En tout cas il y en a encore beaucoup plus que dans d’autres villes ! En revanche, là où il est en déclin (Londres, Amsterdam, Hambourg…), les causes supposées sont nombreuses : pollution, aménagement des immeubles, pratiques agricoles autour des villes, etc. Son prédateur le plus dangereux – car non naturel – est le chat (30% de la mortalité du moineau dans les villages anglais).

 

Le faucon crécerelle n’est pas apparu récemment à Paris : comme beaucoup d’oiseaux pouvant nicher en falaise, il s’est adapté depuis longtemps aux bâtiments. Il existait à Paris déjà au XVIIIème siècle, du temps de Buffon, et les relevés du Corif depuis 1988 ne notent pas une augmentation du nombre de couples (une trentaine sont connus). Le nombre de sites utilisables en ville étant très important, les nichoirs ne seraient d’aucune utilité pour augmenter sa densité. [Si ce sont eux à qui vous pensez, les deux nichoirs installés à la BNF l’ont été dans l’espoir qu’un couple de Faucon pèlerin vienne s’y installer. S’ils n’avaient pas été là, le couple de crécerelles qui en occupe un aurait niché sans doute juste à côté…Si vous parlez du nichoir de Nanterre, il a été posé pour éviter une nidification hasardeuse un balcon d’immeuble. ] D’autre part, le régime alimentaire de crécerelle reste majoritairement constitué de petits rongeurs qu’il va chercher en banlieue, même si l’envol des jeunes moineaux lui procure un surcroît de proies à plumes dans Paris en ce moment. Pour conclure sur le crécerelle, il n’y a aucun risque que le faucon crécerelle parisien mette en danger la population de moineaux !

 

Nous espérons que vous comprendrez donc qu’un écologiste conséquent ne peut qu’être à la fois pour la protection des moineaux et celle des faucons crécerelles : dans les deux cas il s’agit de défendre la biodiversité et ses représentants urbains !

 

Une dernière chose : un des réels dangers qui pèse sur les populations animales est en quelque sorte lié à une « domestication », parfois involontaire ; certains animaux, nourris par l’homme, perdent une partie de leur instinct, et cela ne leur est jamais favorable ; c’est pourquoi nous vous rappelons les conseils délivrés par toutes les associations naturalistes  : ne nourrissez jamais les oiseaux en dehors de la période hivernale (privilégiez la présence d’insectes, de sites de nidification, la tranquillité, etc.).

 

Nous espérons avoir répondu à toute vos interrogations et vous prions de croire, Monsieur, en nos salutations naturalistes.

 

 

 Pour le CORIF

 Philippe PERSUY

 Président

 

 

 Une réponse d'anthologie... 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
PierreSansLeLoup
PierreSansLeLoup
26-06-06 à 01:01

Re: Re: Re: Re: Déclin du moineau domestique

Merci bien pour les deux témoignages... et merci d'avoir pensé à Chroniques Terriennes pour les communiquer...

 
Un visiteur
13-07-06 à 18:26

Re: Re: Re: Re: Re: Déclin du moineau domestique

pour faire ciculer l'info et nourrir le débat, voici ma réaction à la précédente:


                                                                         
Le 23 juin 2006

 à l'attention de

 Philippe Persuy

 

 

Bonjour,

 

Merci pour le cours magistral explicatif. Cela m'a rajeuni car j’ai appris tout cela il y a très longtemps. En effet, j'ai fréquenté le Muséum il y a quarante ans avant de participer à l'essor du mouvement écologiste, d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui car il y a encore énormément à faire - nous n’en sommes, malheureusement, qu’aux balbutiements (a).

 

Me classant d'emblée chez les béotiens, vous avez négligé quelques éléments de ma lettre qui méritaient un peu plus d'attention. Je voudrais donc, à nouveau, souligner un point qui n'est pas sans importance: la ville industrielle n'est pas la campagne. J'ajoute que la ville actuelle est assez différente de la ville où se promenait Buffon. Hélas! D'autant que, dans cette dernière, la campagne n'était jamais très loin et que vos chers faucons pouvaient, en effet, aller faire leurs courses « en banlieue ». Si votre démonstration et vos conseils sont valables pour un écosystème à peu près en bonne santé, comme certaines campagnes – certaines seulement -, ils ne le sont pas pour la ville du béton et de l'automobile qui, vous en conviendrez, est l'environnement le plus artificiel, donc le plus hostile à nos compagnons les passereaux. Minérale, la ville modelée par les industries les plus dures est assez éloignée d'un écosystème à un niveau de climax! Voilà pourquoi les dynamiques (b) que vous décrivez n'y ont guère cours: il ne s'agit pas du tout de la même économie.

 

Tout à votre démonstration, vous négligez donc les conditions particulièrement difficiles de la ville pour les oiseaux. Vous oubliez aussi les facteurs de prédation qui sont très importants en ville et que j'avais évoqués; ainsi l'automobile (il suffit de circuler à vélo pour en constater les ravages). Par contre, votre mise en cause des chats n'est valable que pour les campagnes où ils peuvent se promener librement. Avouez qu'en ville on voit peu de chats chasser autre chose que des boîtes et des croquettes! D'ailleurs, vous parlez vous-même de « villages » où les chats se montrent trop efficaces (c), et de « villages anglais » de surcroît. Vous négligez encore la facilité de la chasse pour les faucons en ville, du fait, pour leurs victimes, de l’impossibilité de se déplacer sous le couvert d’arbres, ou d'y trouver refuge. Et, puisque vous me parlez des petits rongeurs que les petits faucons iraient chercher à 20 ou 30 kilomètres du centre, sans même emprunter le RER, vous n'avez tenu aucun compte de mes observations sur le terrain. 

 

L’application des mêmes recettes à tous les environnements n’est pas pertinente. Dans l'environnement urbain écologiquement très pauvre, tout est différent. C'est pourquoi l'introduction – ou l'encouragement – d'un prédateur habile y a des conséquences néfastes. Votre « prédateur naturel » n'y est plus si « naturel ». Il devient un facteur de prédation excédentaire (comme avec les chats). Rien à voir avec le « maintien du bon état sanitaire » de toute façon assuré par la difficulté et la dangerosité des conditions de vie (c). Dans cet environnement spécifique, c'est l'aide à la colonisation par le prédateur, voire la non-intervention devant sa multiplication, qui relèvent des interventions volontaristes nuisibles auxquelles vous faites référence. 

 

Salutations écologistes distinguées

ACG 

  

 
(a) Sur Internet, sous mon nom, vous trouverez quelques-unes de mes contributions.

 

(b) De grâce, pas de « mécanismes élémentaires » dans ce contexte. L'écologie et la doctrine mécaniste, et ses applications, ne font pas bon ménage! C'est justement la transposition du mécanisme à l'économie de la nature qui est une cause première de la crise planétaire.

 

(c) Comme les faucons en ville, somme toute…

 

(d) Voilà bien une vision utilitariste et gestionnaire d'où toute empathie est évidemment absente. Et qui va bien avec les expressions « espèce-proie », « populations-proies » et « proies à plumes » pour parler des moineaux (début et page 2, fin du 1er paragraphe). Mais pourquoi ceux qui pensent ainsi ne s'exposent-ils pas eux-mêmes à une sélection sanitaire? Que diriez-vous d'un « prédateur naturel » lâché dans vos bureaux pour améliorer « l'état sanitaire » de leur population?


 
Alain-Claude Galtié
29-10-06 à 10:56

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Déclin du moineau domestique

octobre 2006

Après la lettre du 23 juin, les amis des faucons m'ont adressé 2 autres courriers plus curieux et plus discourtois encore, et toujours verrouillés sur la certitude que leurs protégés ne sont pour rien dans les malheurs des passereaux en ville, car "ils vont chasser les petits rongeurs à la campagne".  Que ces campagnes giboyeuses soient un peu trop éloignées des sites de nidification des faucons urbains ne les fait pas douter un seul instant. Fi des observations, seule leurs connaissances livresques ont une valeur.

Cependant, qui na pas observé le manège des faucons en ville peut se reporter aux informations figurant sur le site L'Oiseau libre et à celles déjà collectées dans le cadre du programme de recherche Ecorurb (écologie du rural vers l'urbain). Décidément, les protecteurs des faucons semblent être les derniers à ignorer leur changement de comportement en milieu urbain. S'ils sont si présents en ville, c'est bien pour chasser les passereaux et parce que cette chasse leur est très facile. En effet, entre les murailles des immeubles, les passereaux ne trouvent presque pas de refuges pour échapper aux attaques obstinées de ces acrobates du vol rapide. Résultat : une hécatombe de moineaux et autres passereaux des campagnes venus tenter leur chance sous nos fenêtres.

Il est donc essentiel de réaliser des refuges où les petits oiseaux peuvent se protéger des attaques, surtout là où on leur donne à manger et à boire, car ces endroits sont vite repérés par les prédateurs (faucons mais aussi corneilles) qui en font leur terrain de chasse facile.

ACG