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Le château d’Alleuze et sa butte, dans le Cantal
--> Chronique n° 327 (série "points culminants remarquables méconnus")

3ème volet de la série consacrée à des points culminants remarquables méconnus de France métropolitaine (de 100 à 1 200 m).

 

Le château d’Alleuze est bâti sur un sommet guère arboré qui est situé dans le sud-est du département du Cantal (région Auvergne), dans le Massif central*.

- Ce lieu sauvage est à proximité de la vallée de la Haute Truyère et domine (en tant que presqu’île) un bras (issu de la rivière d’Alleuze mais aussi, notamment, du ruisseau de la Barge) du lac du barrage de Grandval.

- Le site est localisé sur le territoire de la commune d’Alleuze, au sud-sud-est du village de la Barge.

 

Massif central : Région de moyenne montagne localisée au centre de la moitié sud de la France.

- Le Puy de Sancy (1 885 m), situé dans le département du Puy-de-Dôme (région Auvergne), correspond au point culminant du massif.

        

Un point culminant dominé par un château : La butte sur laquelle a été bâti le château culmine à 804 m.

 

Un château reconstruit il y a 600 ans : Le château initial, tout comme le château reconstruit, furent la propriété des évêques de Clermont.

- Les vestiges du château fort (rebâti en 1411 -après avoir été démantelé en 1405 suite à la décision de la ville de Saint-Flour) sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1927. Il s’agit d’un édifice rectangulaire avec une tour ronde à chaque angle.

- Propriété de la commune, il avoisine l’église Saint-Illide (et son cimetière) et le chemin de croix blanches en bois (datant de 1923, débutant près de cette église et s’achevant par le calvaire proche de la chapelle Saint-Michel du village de la Barge).

- L’église Saint-Illide est également inscrite au titre des monuments historiques depuis 1927. L’édifice date du 12ème siècle. Dévasté au 14ème siècle, il est restauré au 15ème siècle. La cloche date de 1558. La sacristie (= annexe d’une église) a été reconstruite en 1824.

- L’accès aux restes du château est libre et gratuit.

- Attention, le site n’est pas sécurisé et le risque de recevoir une pierre provenant des ruines existe.

- Tous les deux ans (10ème édition en 2011), pendant trois soirs consécutifs, lors ou à proximité du deuxième week-end d’août, l’église, ses proches environs et le château constituent la scène et le décor d'un spectacle déambulatoire théâtral, musical et pyrotechnique réputé : « le Dit d’Alleuze », géré par l’association L’Alleuze.

 

[Année 1944] Un site voisin d’un des plus grands maquis de France : En 1944, le château fut tout proche d’une zone fréquentée par la résistance et appelée « réduit de la Truyère ».

- Correspondant approximativement aux proches environs nord-est de Chaudes-Aigues, ce réduit était une des composantes du maquis du mont Mouchet, l’un des plus grands maquis de France (le mont Mouchet [1 497 m] est situé aux confins des départements de la Haute-Loire, de la Lozère et du Cantal, dans le nord des monts de la Margeride* ; il est, à vol d’oiseau, à 22 km à l’est du château d’Alleuze). Un Musée de la Résistance du Mont-Mouchet et un Monument National à la Résistance et aux Maquis de France (voir aussi vers la fin de ce paragraphe) sont d’ailleurs situés à flanc de montagne pour le rappeler.

- Plus précisément, l’implantation, dans le secteur du mont Mouchet, d’un des cinq grands maquis de France, se fait à partir de mai 1944.

- En juin 1944 se produisent des combats entre les soldats de la Wehrmacht et les maquisards des F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur).

- La commune d’Alleuze jouxte celle de Fridefont qui elle-même jouxte celle de Saint-Martial or, à Fridefont, se trouvait le PC (poste de commandement) du « réduit de la Truyère » et à Saint-Martial se situait le PC de l’état-major après le repli, à la mi-juin 1944, des compagnies du « réduit du mont Mouchet » proprement dit jusqu’au « réduit de la Truyère ».

- Ce dernier fut l’objet d’une offensive allemande victorieuse le 20 juin 1944.

- A un peu plus de 1 300 m d’altitude, sur le versant nord-ouest du mont Mouchet (et plus précisément sur le versant nord-ouest de son second point secondaire) se situent le Musée de la Résistance du Mont-Mouchet (nouveau bâtiment inauguré en mai 1989, nouvelle scénographie inaugurée en novembre 2009) et le Monument National à la Résistance et aux Maquis de France (inauguré en juin 1946, au pied duquel repose un maquisard inconnu).

- Musée et monument sont situés sur le territoire de la commune d’Auvers (Haute-Loire), le long de la route départementale D 412 (qui part de la D 4 et de la D 48) et dans la forêt domaniale du mont Mouchet.

- Le musée (04 71 74 11 28/ 11 91) est ouvert tous les jours du 1er mai au 15 septembre ainsi que chaque week-end du 16 septembre au 15 octobre.

 

Monts de la Margeride : Massif montagneux (appartenant au Massif central) dont le point culminant est le Truc de Fortunio (1 552 m).

 

[Année 1767] La bête du Gévaudan tuée près du mont Mouchet ? : Bien avant la Seconde Guerre mondiale, en 1767, la célèbre bête du Gévaudan aurait été abattue tout près du mont Mouchet (situé très précisément dans l’extrême nord de la Lozère, dans l’extrême sud-ouest de la Haute-Loire et dans l’extrême sud-est du Cantal), après avoir tué à de multiples reprises et semé l’effroi durant trois années.

- Au pied du mont Mouchet, dans la commune de la Besseyre-St-Mary (Haute-Loire), se trouve une stèle (inaugurée en juillet 1995) à la mémoire de Jean Chastel, qui a tué la supposée bête du Gévaudan à proximité du mont Mouchet, en juin 1767, trois ans après le début de ses attaques. Et dans la commune voisine d’Auvers (Haute-Loire également), on peut voir une statue (inaugurée elle aussi en juillet 1995) de Marie-Jeanne Valet combattant, en août 1765, la bête du Gévaudan.

 

Une nature largement protégée : Le point culminant appartient au site classé* « Site d’Alleuze ».

- Il est par ailleurs inclus dans le périmètre du site Natura 2000* « Gorges de la Truyère » (Zone de Protection Spéciale, au titre de la directive « Oiseaux »). Ce site Natura 2000 dans son ensemble constitue une des zones les plus intéressantes en Auvergne et même en France concernant la conservation des rapaces forestiers et rupestres (= nichant sur les falaises).

- Le point culminant fait également partie de la Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) « Gorges de la Truyère » et des deux Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF*) « Vallée de la Truyère, barrage de Grandval » et « Vallée de la Truyère ».

 

Sites classés et inscrits : Les sites et monuments naturels classés (environ 2 700) et inscrits (environ 4 800) sont des lieux protégés ayant un intérêt au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.

 

Sites Natura 2000: Les sites Natura 2000 constituent un réseau européen visant à conserver la biodiversité des territoires dans le cadre d’un développement durable (= soutenable) valorisant le patrimoine naturel.

- Ces sites abritent des habitats (d’espèces animales ou végétales) d’intérêt communautaire, c’est-à-dire participant à la richesse biologique de l’Union Européenne.

- La désignation des sites du réseau est basée sur deux directives européennes : la directive « Oiseaux » (1979) et la directive « Habitats, faune, flore » (1992).

- Il existe 2 types de sites Natura 2000 :

1) les Sites ou propositions de Sites d’Importance Communautaire (SIC/pSIC), au titre de la directive « Habitats, faune, flore ». Ils sont aussi parfois appelés Zones Spéciales de Conservation (ZSC).

2) les Zones de Protection Spéciale (ZPS), au titre de la directive « Oiseaux ».

Sauf indication contraire, les sites Natura 2000 cités dans les chroniques sont des SIC ou des pSIC.

 

ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique. Il en existe près de 15 000 en France métropolitaine. Les ZNIEFF constituent un inventaire.

- Les ZNIEFF de type I concernent des « secteurs de grand intérêt biologique ou écologique ». Les ZNIEFF de type II, beaucoup moins nombreuses que les précédentes, correspondent à de « grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes », selon l’Inventaire national du Patrimoine naturel (Muséum national d’Histoire naturelle).

 

Randonnée : Le GR de Pays®* de St-Flour passe au pied de la butte du château (via la D 40) et à côté de l’église Saint-Illide (voir également le paragraphe suivant).

 

GR® (chemin de Grande Randonnée), GR de Pays® et PR® (Promenade et Randonnée) : Il s’agit de chemins balisés en blanc et rouge pour les GR®, en jaune et rouge pour les GR de Pays® et le plus souvent en jaune pour les PR®.

- GR®, GR de Pays® et PR® sont des marques déposées de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre (FFRP).

        

Se rendre sur place : Le château d’Alleuze est, à vol d’oiseau, à 8,5 km au sud de Saint-Flour et à 700 m au sud-sud-est de la commune d’Alleuze (village de la Barge).

- Depuis le village de la Barge (commune d’Alleuze) (situé à 13,5 km au nord-nord-est de Chaudes-Aigues), prendre la D 40 (se dirigeant vers l’ouest) jusqu’à un virage en U situé au pied de la butte du château.

Se garer puis prendre le très court chemin qui part du virage (sentier se dirigeant vers le sud-sud-est) et monte en direction des ruines.

L’église Saint-Illide et son cimetière sont également très rapidement accessibles depuis ce même virage, en prenant le « chemin » le plus à droite des trois chemins se dirigeant vers le nord (le GR de Pays® de St-Flour l’emprunte).

- Coordonnées géographiques du point culminant du site : 03° 05' 27'' E  44° 57' 22'' N.

 

ATTENTION : Certaines règles de prudence élémentaires doivent être observées quand on décide d’atteindre un point culminant :

- tenir compte notamment de ses capacités physiques,

- de la météo,

- d’éventuelles conditions de circulation spécifiques au secteur parcouru (neige, verglas, risques d’incendies…),

- d’éventuelles périodes de chasse concernant des zones traversées pour atteindre le site souhaité,

- de la présence de propriétés privées dont il ne faut pas franchir les limites même si cela oblige à un détour ou empêche d’atteindre le lieu souhaité,

- se munir d’une carte à jour et suffisamment détaillée englobant toute la zone à parcourir et d’une boussole (voire d’un topo-guide) et ce quel que soit le moyen de locomotion (les informations indiquées dans cette chronique, notamment pour se rendre dans le site décrit, sont données à titre indicatif et sont susceptibles, comme tout texte, de contenir des erreurs ; l’auteur décline donc toute responsabilité quant aux éventuelles conséquences pouvant survenir suite à l’utilisation de ces informations).

- bien préparer le trajet à suivre avant de partir.

Les altitudes mentionnées sont basées sur différentes sources liées à l’Institut Géographique National (IGN).
Ecrit par PierreSansLeLoup, le Samedi 8 Janvier 2011, 00:42 dans la rubrique "Astronomie & planète Terre".