Le premier animal domestique transgénique est un poisson tropical d’aquarium baptisé GloFish par ses concepteurs (1) et Frankenfish par ses détracteurs… Il s’agit en fait d’un « banal » poisson zébré argent et noir auquel on a ajouté le gène d’une anémone de mer… Ainsi, ce poisson brille sous une lumière noire ou ultraviolette… Ce poisson rouge fluo devait, initialement, être un détecteur de pollution.

Déjà vendu à Taiwan, sa commercialisation officielle aux Etats-Unis débute le 5 janvier 2004. Les Californiens ne pourront néanmoins pas l’acheter, la législation de leur Etat interdisant l’usage d’animaux transgéniques. Les défenseurs du GloFish affirment que ce poisson génétiquement modifié ne présente aucun danger ni pour un chat ou un enfant qui le mangerait (il ne deviendra d’ailleurs pas lumineux…), ni pour l’environnement, ce poisson d’un rouge lumineux, proie facile, ne pouvant survivre dans des eaux froides ou salées. Pour autant, l’US Geological Survey fait valoir que des spécimens de la « version naturelle » ont été repérés par le passé en différents endroits du sud des USA… (2)

95% des poissons commercialisés pour les aquariums sont prélevés dans le milieu naturel. Selon le rapport 2003 du Centre de conservation du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), chaque année, 20 millions de poissons tropicaux destinés aux aquariums sont prélevés dans les océans du globe. Et pour décorer ces mêmes aquariums, 10 millions d’espèces vivantes, telles les anémones de mer, et 12 millions de morceaux de coraux vivants, sont vendus annuellement (dans le monde, 10% des récifs coralliens sont condamnés et 40% en danger) (3).

(1)    des chercheurs de l’université nationale de Singapour

(2)    d’après la dépêche de l’agence Associated Press (AP) : Un poisson transgénique fluorescent commercialisé début 2004 (Sacramento [Californie], lundi 29 décembre 2003, 16h52)

(3)    d’après la dépêche de l’Agence France Presse (AFP) : Le monde de Nemo se meurt (Paris, jeudi 27 novembre 2003, 8h57)