Le 10 décembre dernier (donc avant le séisme de vendredi 26 en Iran) étaient dévoilés (1) des extraits d’une étude de Munich Re, la plus importante compagnie de réassurance dans le monde. On y apprenait que les catastrophes naturelles dans le monde en 2003 avaient coûté plus de 60 milliards de dollars contre 55 milliards estimés en 2002 (2). Sur ces 60 milliards de dollars de dégâts, 25% étaient couverts par les compagnies d’assurance (3). Ce 29 décembre, Munich Re a notamment fait le bilan humain des catastrophes naturelles dans le monde en 2003 : plus de 50 000 morts, soit près de 5 fois plus qu’en 2002 (3). On signalera que Munich Re tablait sur plus de 20 000 morts suite au séisme en Iran alors que le président iranien parlait ce 30 décembre de 40 000 personnes décédées et l’ONU de 50 000… (4).
La catastrophe naturelle la plus coûteuse en 2003 (le tremblement de terre iranien n’est évidemment pas considéré) est la canicule, cet été en Europe, qui est responsable de la mort d’environ 20 000 personnes et a occasionné, dans l’agriculture, des pertes estimées à 10 milliards de dollars. Les inondations en Chine, entre juin et septembre, ont notamment détruit 650 000 logements et l’on estime le coût des dommages à près de 8 milliards de dollars. La catastrophe naturelle la plus coûteuse pour les compagnies d’assurance en 2003 (3,2 milliards de dollars) est la série de tornades ayant sévi dans le centre des Etats-Unis en avril et mai dernier (2) (3) (516 tornades en mai 2003 = record du nombre mensuel de tornades aux USA).
Et puis, hormis les catastrophes naturelles, il y a l’homme… De combien de morts est-il responsable cette année ?...
(1) par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)
(2) d’après la dépêche de l’AFP (Agence France Presse) : Les catastrophes naturelles ont coûté plus de 60 milliards de dollars en 2003 (Milan [Italie], mercredi 10 décembre 2003, 17h37)
(3) d’après la dépêche de l’AFP : Plus de 50.000 morts de catastrophes naturelles dans le monde en 2003 (Munich [Allemagne], lundi 29 décembre 2003, 17h26)
(4) d’après France Info, mardi 30 décembre 2003, 18h. Le dernier bilan officiel (du 1er septembre 2004) fait état de près de 31 000 morts.
Commentaires :
Re:
De toute façon, une évolution de ce type ne se repère pas en comparant une année à la précédente... Pour autant, Munich Re estime que le climat change et que les catastrophes naturelles liées à la météo vont augmenter, envisageant d'ailleurs de faire évoluer ses tarifs pour s'adapter à l'évolution...
ImpasseSud
PierreSansLeLoup, que faut-il penser des considérations des compagnies d'assurance???? Ses critères sont pour le moins subjectifs. Si on tient compte du taux d'inflation "réel", 2003 n'a pas été tellement pire que 2002. Nous, nous en avons l'impression parce que certaines catastrophes ont touché la France.
Quand on sait qu'un tremblement de terre fit 830.000 morts en 1556, dans le Shensi en Chine, que le tremblement de terre de 1908 à Messine et Reggio de Calabre fit près de 100.000 morts, que celui de 1923 au Japon fit 143.000 morts, il n'y rien d'étonnant à ce que celui de Bam où les maisons aujourd’hui encore sont construites avec des briques faites de boue et de paille se soient écroulées comme des châteaux de carte. Aujourd’hui, au Japon, un nombre de morts aussi élevé ne serait plus possible parce que toutes les constructions sont antisismiques. Il en est de même pour la Californie.
Comme je l’ai écrit dans mon article du 28 décembre, lors d’une catastrophe naturelle dans une région peuplée, les grands nombres de morts ont un rapport direct avec la pauvreté et non pas avec l’ampleur de la catastrophe. Il n'y a qu'à faire des comparaisons pour s'en rendre compte. Lors de la canicule de cet été, la majeure partie des personnes âgées décédées était pauvre, elles n'avaient pas les moyens de se défendre. Et je n’ose pas imaginer les conséquences que pourrait avoir aujourd’hui une éruption du Vésuve équivalente à celle de l'an 79, car, à ses pieds, sont nées des milliers de constructions sans permis de construire et hors normes suite à la pauvreté (Voir Naples et mourir). Il en est de même pour les innondations des plaines du Bengladesh, en Chine, etc….