Les méduses, qui forment parfois des bancs gigantesques et sont poussées par les vents et courants, gagnent dangereusement du terrain au détriment des poissons, coquillages et crustacés qui nourrissent les hommes présents et à venir. C’est la conséquence de plusieurs facteurs liés aux activités humaines.
Premièrement, le réchauffement du climat induit des eaux plus chaudes et, par exemple dans le cas de la méduse pélagique (ou pélagie ou « piqueur-mauve » [Pelagia noctiluca], une espèce que l’on trouve notamment en Méditerranée), cela augmente son taux de survie à l’hiver et élargit son territoire.
Deuxièmement, l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO²) entraîne une acidification des mers et océans qui est préjudiciable aux coquilles des mollusques (coquillages) et aux carapaces des crustacés. Or les mollusques et les crustacés sont des concurrents des méduses.
Troisièmement, la surpêche (qui ne permet pas aux stocks de poissons de se reconstituer totalement) soustrait des vertébrés prédateurs (= consommateurs) de méduses or les espèces prédatrices de méduses ne sont déjà pas si nombreuses que ça (citons l’espadon, le thon rouge ou encore la tortue caouanne, proche de l’extinction…). Cette même pêche excessive inclut aussi des petits poissons qui se nourrissent de plancton et constituent les concurrents les plus directs des méduses. Leur déclin profite le plus à celles-ci…
Parmi les espèces de méduses, on peut aussi mentionner la méduse géante nomade Rhopilema nomadica qui est parvenue en Méditerranée via le canal de Suez. Elle est classée comme espèce invasive en Europe.
Des mers et océans qui voient les stocks de poissons baisser au profit des populations de méduses (qui ne sont pas comestibles), voilà une mauvaise nouvelle alors même que l’augmentation de la population mondiale implique un besoin toujours plus accru en poissons, crustacés et coquillages.
De fait, les élevages piscicoles (pisciculture = production et élevage de poissons) et aquacoles (aquaculture = élevage d’espèces aquatiques) devront compenser le manque. Malheureusement, les « fermes » piscicoles en mer sont victimes des méduses… Et, ironie de l’histoire, les petits poissons consommateurs de plancton sont surpêchés en grande partie pour fabriquer de la farine de poisson, la nourriture principale utilisée dans les fermes d’élevage…
La prolifération des méduses –symptôme d’un déséquilibre écologique global- se produit tout au long de l’année et n’a pas fini de faire parler d’elle et pas seulement chez les touristes…
[d’après New Scientist, 1er décembre 2007 ; The Independent, 16 février 2008, NewScientist.com, 6 février 2008 ; The Guardian, 9 février 2008]
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