Les crapauds « pieds-en-bêche » (crapauds fouisseurs) se reproduisent dans de petites étendues d’eau temporaires (liées à des pluies abondantes) et les têtards, issus des œufs qui éclosent, vont en quelque sorte mener une course contre la montre pour devenir mature avant qu’elles ne s’assèchent…
Il existe pourtant une solution utilisée si nécessaire par la femelle de l’espèce Spea bombifrons (ou « crapaud des plaines » qui fréquente les grandes plaines du centre-ouest de l’Amérique du Nord) : s’accoupler avec un mâle d’une autre espèce de crapauds « pieds-en-bêche », en l’occurrence Spea multiplicata.
Quel est l’intérêt de cette hybridation (= croisement) ? C’est tout simple : les têtards de l’espèce Spea multiplicata deviennent matures plus rapidement et il en va de même concernant les têtards hybrides. De fait, s’accoupler avec un mâle de cette espèce est une solution quand l’eau devient dangereusement peu profonde…
Une biologiste de l’Université de Caroline du Nord (Est des USA) a en tout cas remarqué que les accouplements entre ces deux espèces étaient plus fréquents quand le niveau des eaux était bas.
Une telle hybridation a toutefois un inconvénient : les individus, une fois adulte, sont souvent stériles ou produisent moins d’œufs que ceux issus d’un accouplement entre deux crapauds de l’espèce S. bombifrons.
L’étude est parue dans le magazine américain Science.
[d’après, notamment, New Scientist, 17 novembre 2007 ; Science, 9 novembre 2007]