Nous avons déjà eu l’occasion de vanter les mérites des toitures végétalisées il y a un peu plus de 3 ans (chronique n° 129). Une récente étude concernant 9 villes de différents continents indique de combien de degrés les températures peuvent baisser grâce aux toitures et murs « verts »… En effet, un modèle informatique développé pour l’occasion a permis d’estimer le rafraîchissement induit par la végétalisation des surfaces. Les résultats ne sont pas uniformes et dépendent du climat.
Les deux chercheurs européens à l’origine de l’étude ont pris en compte les températures du mois le plus chaud de chacune des villes étudiées. Les résultats du modèle indiquent que la température de l’air près des bâtiments végétalisés est moins élevée que la température à proximité des bâtiments aux murs et toits classiques. La différence est d’autant plus marquée que le climat est plus torride…
Ainsi, l’exemple modélisé d’un groupe de bâtiments végétalisés à Riyad, en Arabie Saoudite, permet de constater que la température moyenne diurne entre les bâtiments est inférieure de 9 degrés à ce qu’elle serait sans la végétation ! Et si l’on considère la température maximale, c’est 11 degrés de moins que l’on enregistre…
Si maintenant l’on prend un groupe de bâtiments végétalisés à Londres (en Grande-Bretagne) ou Montréal (au Canada), la baisse des températures maximales de l’air entre les immeubles est de 4 degrés.
Deux raisons expliquent pourquoi les murs et toits « verts » font baisser la température locale. Premièrement, les surfaces végétalisées absorbent moins de chaleur que les surfaces classiques et ainsi rejettent moins de chaleur aux alentours. Deuxièmement, la transpiration du couvert végétal fait que l’eau qu’il contient s’évapore progressivement. Cette évaporation nécessite de l’énergie et cela fait autant de chaleur en moins pour l’air.
Selon les résultats du modèle informatique, en rafraîchissant l’air ambiant, les murs et toitures végétalisés permettent de baisser l’éventuelle climatisation mise en marche lors des journées très chaudes et ainsi d’économiser de l’énergie…
L’étude est parue dans la publication Building and Environment.
[d’après New Scientist, 6 octobre 2007 ; Building and Environment, avril 2008 (doi:10.1016/j.buildenv.2006.10.055)]