La canicule extrême de début août 2003 en France (voir notre chronique n° 6 : http://pierresansleloup.joueb.com/news/8.shtml ) continue de faire parler d’elle. Le deuxième volet du rapport de l’INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale) a été publié fin octobre 2004. Il apparaît que, parmi les causes médicales des décès du 1er au 20 août 2003 (incluant près de 15 000 décès supplémentaires), les coups de chaleur, hyperthermies et déshydratations ont été multipliés par 20 ou plus par rapport à la mortalité habituelle. Les décès liés aux maladies cardiovasculaires ont augmenté de 40%, ceux liés aux maladies de l’appareil respiratoire, de 90% et ceux liés aux maladies du système nerveux, de 100%.
L’INSERM a également comparé la mortalité post-canicule (du 21 août au 31 décembre 2003) à la mortalité de la période 2000-2002 pour ces mêmes mois. Du 19 août au 30 novembre 2003, la mortalité est revenue à son niveau habituel pour l’ensemble de la population en France métropolitaine. En décembre 2003 a été relevé une surmortalité modérée d’environ 8% chez les personnes de plus de 74 ans. Cette surmortalité de décembre ne présente pas de lien avec les disparités géographiques associées à la surmortalité d’août.
Il s’avère donc que la surmortalité des deux premières décades d’août n’a pas été suivie d’une surmortalité persistante ni d’une sous-mortalité temporaire qui aurait pu signifier que la canicule avait « simplement » anticipé des décès plus ou moins imminents. En d’autres termes -mais cela l’INSERM ne le dit pas- les morts de la canicule sont de « vrais » morts, ce qui rend cette tragédie encore plus insupportable…
(d’après l’INSERM)