La canicule exceptionnelle d’août 2003 a tué près de 15 000 personnes en France métropolitaine mais une étude du Programme de Surveillance Air et Santé (coordonnée par l’Institut de Veille Sanitaire) attribue, pour cette même période, 379 morts à la pollution par l’ozone. L’ozone dont il est ici question n’est point celui de la « couche » d’ozone mais bel et bien celui qui apparaît dans les basses couches de l’atmosphère, suite à l’interaction entre rayons solaires et certains polluants liés à la circulation automobile et à l’industrie. Un fort rayonnement solaire (tel qu’on le rencontre l’été en milieu de journée), un vent faible, une circulation automobile dense, favorisent cette pollution par l’ozone.

Cette étude ne donne qu’une idée de l’impact de l’ozone sur le nombre de décès en excès, puisqu’elle ne considère que 9 grandes villes françaises totalisant environ 10 millions d’habitants alors que la majeure partie du territoire métropolitain a été touchée par cette pollution. A Strasbourg et Toulouse, la surmortalité de la première quinzaine d’août est liée à plus de 75% à la pollution par l’ozone… A Paris et Lyon, la surmortalité a été importante et est liée à, respectivement, 7 et 3% à la pollution par l’ozone. La part de la pollution par l’ozone dans la surmortalité a été de moins de 35% à Rouen et Bordeaux et s’est située entre 40 et 60% à Lille, Le Havre et Marseille. (1)

Entre le réchauffement climatique et la pollution par l’ozone, les étés du XXIe siècle risquent de devenir de plus en plus problématiques, notamment pour les personnes fragiles. Chacun, à son niveau, a bien sûr un rôle à jouer mais des courageuses décisions politiques un peu partout dans le monde demeurent une nécessité. On peut toutefois douter qu’elles soient prises un jour ou, en tout cas, à temps…