Selon une première synthèse d’une étude de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), le climat plus chaud que va connaître la France au cours de ce XXIe siècle pourrait avoir des répercussions potentiellement considérables sur la répartition géographiques des espèces d’arbres. Il y aura des gagnants et beaucoup de perdants… Les gagnants seraient notamment les espèces méditerranéennes (olivier, chêne vert…) dont la présence passerait des 9% actuels de la surface boisée française métropolitaine à 28% en 2100. Ainsi, le chêne vert s’installerait jusqu’en Bretagne… Autres grands bénéficiaires, d’après l’étude : le pin maritime des Landes et quelques espèces du sud-ouest de la France et du littoral breton (chêne Tauzin…) dont la présence progresserait énormément : 17% actuellement mais 46% dans 96 ans.
Toutes les autres espèces régresseraient plus ou moins. Les espèces montagnardes (pins alpins et pyrénéens, sapins, épicéas, aulnes, érables) qui occupent actuellement 16% de la surface boisée, devraient se contenter de 6% à la fin de ce siècle. Le sapin disparaîtrait des Vosges… Les essences des plaines continentales (hêtres…) seraient également fortement touchées. Le hêtre, actuellement présent dans une grande partie de la France, se cantonnerait au seul nord-est d’ici 2100…
Deux données relativisent grandement ces résultats. La première, c’est que les outils d’analyse utilisés sont quelque peu empiriques et les résultats à prendre avec des pincettes, donc. De plus, l’homme aura son mot à dire, à commencer par le forestier. La seconde, c’est que cette étude est basée sur le scénario le plus optimiste quant à l’évolution du climat : un réchauffement moyen de 2 °C entre 1990 et 2100… En définitive, les changements potentiels pourraient tout aussi bien survenir largement avant 2100…
(d’après la dépêche de l’AFP (Agence France Presse) Climat : la forêt française menacée de bouleversement, jeudi 2 septembre, 10h34)